juin/juillet2011

N°15

Comme de coutume, cette lettre se fait l'écho de la diversité des domaines dans lesquels la Drac déploie son activité au niveau régional. Elle met toutefois en relief un événement qui revêt à nos yeux une importance toute particulière, la réouverture du château de Gaillon. Dès ce mois de juin, en effet, ce monument exceptionnel, fermé depuis plus de quarante ans, accueillera de nouveau du public. Revoir, même partiellement, même temporairement, un chef-d'oeuvre du patrimoine national est un moment émouvant et hautement symbolique. Car s'il est de notre devoir de préserver, conserver, restaurer les monuments dont nous avons la charge, notre mission ne prend véritablement sens que lorsque ce patrimoine peut être partagé par tous. C'est enfin le cas à Gaillon : voilà assurément l'une des belles nouvelles de l'été.

Gaillon : ouverture au public d'un joyau du patrimoine national

Le 16 mai dernier, une convention a été signée pour  mettre en place des visites publiques au château de Gaillon durant l’été 2011. Acquis par le Ministère de la culture pour éviter sa ruine il y a presque 40 ans, ce chef d’œuvre de l’histoire de l’art français, monument majeur de la rencontre entre l’art gothique et l’art italien, n'était visible qu'à l'occasion des Journées du patrimoine : près de 2200 visiteurs se déplaçaient à chaque fois pour satisfaire leur curiosité le temps d'un week-end. La ville de Gaillon, s'appuyant sur l'association pour la renaissance du château (ARC), a souhaité que le lieu soit accessible aux habitants du territoire et à un large public, en vue d'en faire un moteur de développement local et régional. La Drac, consciente de ces enjeux, a souhaité répondre favorablement à cette demande sous la forme d'une convention de partenariat signée par la préfète de l'Eure, le maire de Gaillon et le service des Domaines. Chacun des partenaires souligne que cette action, suivie de près par le Ministre de la culture, n'est que la première étape pour la valorisation d'un potentiel touristique exceptionnel. Le texte précise que dans le cadre de cette ouverture expérimentale la Drac confie à la Ville le soin d'organiser des visites guidées préparées par l'association.
Construit au début du 16e siècle pour le cardinal d'Amboise premier ministre de Louis XII, résidence d'été des évêques de Rouen jusqu'en 1789, prison au 19e, puis propriété privée, le château de Gaillon a souffert de la dispersion de certains de ses éléments de décor dans les collections du monde les plus prestigieuses. Depuis son acquisition, il a connu deux grandes périodes de chantier, constituant l’un des plus importants programmes de restauration des monuments appartenant à l’Etat en Haute-Normandie. Les premières décennies ont vu la restauration des vestiges en place, le remontage des vestiges déplacés et la restitution de charpentes et couvertures. Depuis 2009, la priorité de l'action du Ministère de la culture a été d'assurer la conservation de l'ensemble, tant les bâtiments originaux que les apports de la période carcérale. Beaucoup reste encore à réaliser, mais il est apparu que l’on ne pouvait plus attendre un programme de réutilisation complet pour répondre à l’impatience de plus en plus grande du public, frustré depuis si longtemps de n’avoir pas accès à ce joyau du patrimoine. Dans cette optique, la Drac a réalisé des travaux de mise aux normes de sécurité d’un parcours public limité, mais permettant de découvrir les plus intéressantes parties du château. Celui-ci sera ouvert tous les jours sauf le mardi du 1er juin à la fin du mois de septembre.

Pour en savoir + : château de Gaillon, fiche de visite proposée aux visiteurs des JEP

Résultat des appels à projets

Les commissions régionales "culture-santé" se sont déroulées et les résultats sont maintenant connus pour les programmes Culture à l'hôpital et Culture et Handicap. La Drac Haute-Normandie, en partenariat avec l'Agence régional de Santé, les deux conseils généraux et la Caisse d'Epargne, est l'une des 5 Dracs pilotes à expérimenter l'élargissement de cette politique au secteur médico-social (EPHAD et IME). En 10 ans, près de 860 000 € ont été consacrés à près de 100 projets. Notons que les musées se mobilisent de plus en plus (à Rouen, Bernay...), et qu'un projet intéressant est proposé par le Pôle image, impliquant le séjour de 4 réalisateurs dans 4 établissements : résidences pour personnes âgées et instituts médico-éducatifs. Le mécénat régional de la Caisse d'Epargne est exemplaire, par l'importance des financements engagés sur les actions et la réflexion conjointe sur un club de mécènes.
Le programme Dynamique Espoir Banlieues a permis quant à lui dès la première commission de l'année 2011 à 7 projets de se réaliser. Citons par exemple celui que la Compagnie Rougemare et Cies (Théâtre de la Chapelle Saint-Louis à Rouen) a mené sous le titre "Filles, mères, grand-mères", avec le collectif artistique La Poursuite : une comédienne, une photographe et trois groupes de femmes, pour la création d'une fiction. Ce programme soutient aussi le travail de la radio de proximité HDR, toujours sur les Hauts de Rouen.

L'art et la manière

François Bulteau est le délégué général passionné des Rencontres en Pays de Bray depuis 1997, après une carrière artistique parisienne d'une grande richesse. Il vient de se voir remettre des mains d'Alain Bourdon, directeur régional, les insignes d'officier des Arts et lettres pour le remarquable travail d'action culturelle et de médiation entre des artistes de renom et les publics qu'il a conduit en pays de Bray. Son association, "L'art et la manière", propose toute l'année à la population de ce territoire une offre artistique et culturelle exigeante, comprenant des résidences d’équipes exceptionnelles, des concerts et de spectacles avec les structures régionales de référence et des ateliers de pratique artistique. Entre les élèves des écoles et collèges touchés par le conservatoire de musique à l’école, les praticiens amateurs (adultes de l’atelier choral du Pays de Bray et musiciens des orchestres d’harmonie) et leurs proches, ce sont environ 25 000 personnes qui, chaque année sur ce territoire à la fois rural et "rurbain", sont concernées activement ou en tant que spectateurs par cette opération.

Convention théâtre à Elbeuf

Une convention originale vient d'être signée entre la ville d'Elbeuf, la Région, le département de Seine-Maritime et la Drac pour implanter pour une durée de 2 ans la compagnie Logomotive Théâtre, dirigée par Jean-Paul Viot, au Théâtre des Bains-Douches. Ce lieu était utilisé depuis plusieurs années pour la  formation théâtrale et la diffusion de spectacles de théâtre amateur. L'enjeu est à la fois de soutenir une équipe de création et d'ouvrir cet équipement culturel de proximité à la population, grâce à des actions de médiation que proposera la compagnie. Cette dernière s'engage également à inscrire les Bains-Douches d'Elbeuf dans une dynamique culturelle (accueil d'autres compagnies) et à favoriser son rayonnement local et régional. Ce projet a été soutenu par la Drac dans le cadre de l'appel à projets Dynamique Espoir Banlieues.

Le film "Le Havre" du finlandais Aki Kaurismäki soutenu haut par le Pôle image de Haute-Normandie a été très bien accueilli  lors de sa présentation au public au 64e festival de Cannes, en présence de l'équipe du film. Il a obtenu le prix de la critique internationale décerné par le jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique. Le Pôle Image Haute-Normandie a également soutenu trois autres films accueillis à Cannes cette année :« La Fée » de Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Romy, « Léa » de Bruno Rolland et « Je voulais vous dire » de Romain Delange.

Parutions

Les Journées archéologiques régionales de Haute-Normandie 2011 ont eu lieu les 6 et 7 mai à Evreux en présence d'un public nombreux, cependant que les Actes des Journées de l'année dernière paraissaient déjà aux Presses des Universités de Rouen et du Havre. Signalons également chez cet éditeur la parution en mai 2011 d'une nouvelle collection dirigée par la Drac, L'archéologie en Haute-Normandie : bilan des connaissances, avec un premier tome, Le Haut Moyen Âge, sous la direction de Florence Carré du Service régional de l'archéologie.

Pour en savoir + : www.univ-rouen.fr/irshs/users/purh

Nouveaux directeurs

La nomination du directeur de l'ESADHaR, l'Ecole Supérieure d'Art et de Design Le Havre-Rouen, un EPPCC créée fin 2011 par la fusion des deux écoles, vient d'être annoncée par les deux villes. Il s'agit de Thierry Heynen, qui dirigeait déjà l'école du Havre.
Au théâtre le Passage de Fécamp, un appel à candidatures avait été lancé après le départ de Claude-Alice Peyrotte et Patrick Mickaelis. C'est Sophie Descamps, qui connaît parfaitement le théâtre puisqu'elle en était la secrétaire générale, qui a finalement été retenue après avoir présenté un projet artistique et culturel pour "un théâtre bien dans son équipement et bien dans son territoire". Il privilégie l'action culturelle et devrait conduire à un conventionnement  "Théâtre et objets".

Pour en savoir + : www.esadhar.fr, www.theatrelepassage.fr

Une acquisition exceptionnelle

La deuxième partie de la bibliothèque personnelle d'André Gide a été livrée en début d'année à la bibliothèque de Rouen. Acquise par la ville auprès de la Fondation Gide sur deux exercices, grâce à l'aide du Fonds régional d'aide aux bibliothèques (FRAB), elle provient de sa résidence de Cabris dans le Var. Bien qu'amputée d'une partie de la collection vendue par Gide lui-même, ce qu'il a commenté en son temps, elle comprend près de 5000 ouvrages et est actuellement en cours de classement.  On y trouve les livres des écrivains de son époque - pour la plupart des envois signés et dédicacés, souvent de belles éditions -, des ouvrages annotés par Gide, ainsi que sa documentation personnelle sur les sujets qui lui tenaient à coeur : le Congo et le colonialisme, la Russie et le communisme, la musique, l'histoire de France, les classiques latins... On y trouve aussi ses partitions musicales, car Gide était pianiste et féru de musique.

 

Déménagement
Le Service territorial de l'architecture et du patrimoine (STAP) de Seine-Maritime, précédemment situé au 104 rue Jeanne d'Arc à Rouen, a déménagé. Il est installé à l'Hôtel-Dieu, 7 place de la Madeleine 76036 Rouen Cedex (tél : 02 32 10 70 70, fax : 02 32 72 51 38). Il préfigure le déménagement de l'ensemble des services de la Drac à à l'Hôtel-Dieu dans quelques mois.

Mouvements
Catherine Reflé vient  tout juste de prendre les fonctions de directrice adjointe. Elle occupait le même poste à Caen jusqu'à ce jour, après une carrière en Limousin, Ile-de-France et Basse-Normandie. A l'origine professeur d'enseignement musical, elle a été conseiller musique et danse, puis responsable du développement culturel, secrétaire générale et adjointe du directeur régional. France Poulain est chef du STAP de l'Eure depuis quelques semaines. Ayant étudié l'architecture à Nantes et Genève et titulaire d'une thèse en urbanisme, elle a d'abord été enseignant-chercheur puis responsable à la Direction départementale des territoires dans l'Oise. Notons qu'elle est à l'origine de la mise en ligne, dans l'onglet "Aides et démarches" de notre site, de ressources précieuses pour faciliter la vie des pétitionnaires du département : une vingtaine de fiches à ce jour (informations pratiques, conseils et procédures), ainsi que la presque totalité des servitudes de protection par communes. Enfin l'équipe de la Drac et ses amis ont  tenu à souhaiter une retraite riche d'activités à Hélène Verdier, conseillère musées en charge des villes et pays d'art et d'histoire, au cours d'une petite cérémonie qui s'est tenue dans le Hangar 108 du port de Rouen, le lieu choisi pour la restauration des clochetons de la cathédrale. Le remplacement de notre collègue est prévu pour cet été.